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Alaïa au jardin du Luxembourg, l’art de flâner avec bébé

Alaïa au jardin du Luxembourg, l’art de flâner avec bébé

Des parcs et des jardins

Nous connaissons tous ces dimanches d’automne où la ferveur de l’été s’efface, laissant place à une nouvelle énergie plus apaisée. L’envie de rester chez soi, dans sa bulle, s’installe doucement, tandis que la balade et la flânerie deviennent les pauses nécessaires de la journée. Fatigués par la rentrée, les parcs citadins, proches de chez nous, offrent une échappée bienvenue pour profiter du premier air frais. Souvent ignorés, ces parcs sont pourtant de véritables trésors culturels. Orchestrés avec soin, ils abritent monuments, sculptures, arbres centenaires et mémoires artistiques, tout en célébrant l’art du jardin.

Alaïa au jardin du Luxembourg

Alaïa au jardin du Luxembourg

Par un après-midi de dimanche de fin d’été, déjà frais, Alaïa découvre un lieu chargé d’histoire et de poésie : le Jardin du Luxembourg.

À quatre mois, elle est déjà portée par le rythme de la promenade, ses grands yeux captant les ombres sur les statues, le reflet du soleil sur les bassins et les feuilles des arbres qui tombent en tourbillons légers. Pour elle, tout est nouveau, chaque mouvement est une révélation.
Sans le savoir pourtant, Alaïa s’inscrit dans une tradition, celle des poètes et artistes qui ont fait du Jardin du Luxembourg un lieu d’inspiration et de contemplation.

Le Jardin du Luxembourg est le jardin le plus citadin que je connaisse.

Ici, tout me rappelle l’âme parisienne. Un air d’élégance flotte dans les allées bordées de marronniers où les promeneurs avancent lentement, souvent sans but précis, savourant la quiétude qui règne en ce lieu. Les feuilles, cuivrées par l’automne naissant, jonchent les allées craquantes,  doucement sous les pas. Ce jardin respire la ville, s’en détachant légèrement suspendue au cœur de Paris.

Alaia au jardin du Luxembourg
Les arbres à l'automne au jardin du Luxembourg promenade avec Alaia
Les arbres à l'automne au jardin du Luxembourg promenade avec Alaia

Tout ici invite à la flânerie.

Les bateaux au jardin du Luxembourg
La fontaine au jardin du Luxembourg

Les chaises vertes et leurs manières aléatoires de se poser, attendent qu’on s’y installe, que ce soit pour ouvrir un livre, partager une conversation ou simplement observer le monde passer. Il y a ce subtil mélange de présent et de passé qui semble imprégner chaque recoin du jardin. Dans cette scène parisienne intemporelle, Alaïa devient, à sa manière, une petite flâneuse. Le bruit léger de la fontaine, les bateaux miniatures qui voguent sur le bassin central, tout est une invitation à la rêverie.

Dans cet univers où passé et présent se mêlent, je ne peux m’empêcher de me souvenir de sa maman, Margot, lorsqu’elle était petite. Elle aussi aimait pousser les petits voiliers flottant sur le bassin du Luxembourg, armée d’un simple bâton, dans un geste empli d’innocence et d’amusement. Les voiles colorées des bateaux dansaient sur l’eau, guidées par les rêves d’enfants.

Je me souviens aussi des promenades sur les poneys qui arpentent fièrement les allées du jardin, leurs sabots résonnant sur les pavés. Margot s’accrochait fermement à la selle, son visage illuminé par un mélange d’excitation et de fierté.

Nos promenades se terminaient souvent au carré des jeux, là où les balançoires, vertes elles aussi et faites de métal, attendaient patiemment les ribambelles d’enfants. Les rires éclataient, portés par le vent, et les parents, assis ou debout, poussaient doucement ces balançoires.

Poney au jardin du Luxembourg
Au jardin du Luxembourg avec bébé

Je ne peux que percevoir, entre les balançoires, que ce balancement d’un temps recommencé, comme des flashs d’un passé révolu et à venir,  les couleurs éclatantes de Matisse ou les nuances tendres de Renoir. Ces teintes, vives et légères, semblent s’incruster dans l’air, comme si elles s’inscrivaient elles aussi dans le Jardin du Luxembourg. Et je m’émeus à l’idée que ces grands maîtres, tout comme moi et Alaïa, ont peut-être arpenté ces mêmes allées, un dimanche sans but précis, se laissant simplement porter par la douceur du moment. La flânerie n’est pas qu’un acte de nonchalance, c’est un art subtil de se perdre pour mieux se retrouver, pour mieux capter la beauté des instants qui semblent nous échapper.

En marchant, entends-tu Alaïa, les voix de Victor Hugo, d’Émile Zola, en passant par Guy de Maupassant car tous ont arpenté ces sentiers bordés de statues et d’arbres. Ce lieu est imprégné de leurs pensées, de leurs rêves et de leurs œuvres.

Entends-tu Alaïa : ” les statues sous les arbres, nues et blanches, avaient des robes d’ombre trouées de lumière ; ces déesses étaient toutes déguenillées de soleil ; il leur pendait des rayons de tous les côtés”, murmure Victor Hugo.

 

Les sculptures du jardin du Luxembourg
Le Rostand chocolat chaud

Je voudrais Alaïa, que ces moments de flânerie soit comme ce chocolat chaud prit au café Rostand. Juste en face du jardin, il nous attend.
Une grâce d’éternité, de saveur et de légèreté, avec ce chat qui semble avoir bâti des sourires de siècles sur les clients. Toi, ici, tout prêt de la banquette rouge et du mur jaune réchauffant tu tètes ta maman. La flânerie se prolonge et les discussions se parsèment de table à table au Rostand.

L'héritage immatériel : l'art de flâner

Si pour Baudelaire, la flânerie représentait une manière de capter l’âme de la ville, pour Alaïa, elle devient une forme d’éveil. Sa manière d’appréhender le monde, d’absorber chaque nuance de lumière et chaque souffle de vent, reflète une pureté qui rappelle l’esprit des grands poètes. C’est ici que réside la transmission immatérielle : cette capacité à s’abandonner au moment présent, à savourer la beauté, à traverser le temps dans le flow d’un mouvement et au milieu des gens

Alaïa, l'art de flâner

« Pour le parfait flâneur, pour l’observateur passionné, c’est une immense jouissance que d’élire domicile dans le nombre, dans l’ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l’infini. Être hors de chez soi, et pourtant se sentir partout chez soi ; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde, tels sont quelques-uns des moindres plaisirs de ces esprits indépendants, passionnés, impartiaux, que la langue ne peut que maladroitement définir. L’observateur est un prince qui jouit partout de son incognito. L’amateur de la vie fait du monde sa famille, comme l’amateur du beau sexe compose sa famille de toutes les beautés trouvées, trouvables et introuvables ; comme l’amateur de tableaux vit dans une société enchantée de rêves peints sur toile. Ainsi l’amoureux de la vie universelle entre dans la foule comme dans un immense réservoir d’électricité. On peut aussi le comparer, lui, à un miroir aussi immense que cette foule ; à un kaléidoscope doué de conscience, qui, à chacun de ses mouvements, représente la vie multiple et la grâce mouvante de tous les éléments de la vie. C’est un moi insatiable du non-moi, qui, à chaque instant, le rend et l’exprime en images plus vivantes que la vie elle-même, toujours instable et fugitive ». Charles Baudelaire, Le Peintre de la vie moderne, Paris, Fayard, coll. « la petite collection », 2010, 112 p. (ISBN 978-2-7555-0567-2lire sur Wikisource)

Prolonger le plaisir

Livre, au autre jardin

Je suis une grande fan des livres Pop-up, et même si celui-ci n’est pas tout à fait adapté à l’âge de votre bébé, je vous encourage à commencer dès maintenant à lui créer une petite bibliothèque. C’est une belle façon d’éveiller sa curiosité et de lui transmettre le goût des livres. Et puis, rien ne vous empêche de feuilleter ensemble ce magnifique ouvrage, de lui montrer les images qui surgissent des pages et de passer un doux moment de complicité avec lui.

Se rendre au jardin du luxembourg

Diffuser l'art des bébés

Un commentaire sur “Alaïa au jardin du Luxembourg, l’art de flâner avec bébé

  1. Certains parcs et jardins sont des oeuvres d’art. Ce sont des endroits magnifiques pour se promener avec bébé.

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